J'ai lu et beaucoup aimé : dans le décor d’une cave sinistre, s’appuyant sur les réminescences du passé, Didier Bettmalle a construit un puzzle diabolique et subtil dans l’intention de jouer jusqu’au bout avec les nerfs de ses lecteurs. On s’interroge tout au long d’un récit où les apparences sont souvent trompeuses et la vérité entrevue, contredite au chapitre suivant qui culmine aux toutes dernières pages porteuses d’un extraordinaire rebondissement. On éprouve en effet un « choc » en découvrant l’ultime vérité, car cette vérité est chargée d’une émotion par laquelle « La table des reliefs » trouve pleinement son sens et rejoint, en s’ancrant au tragique de la condition humaine, les rives du roman noir. Imaginez une ambiance droit sortie d’un polar le plus sombre où tous les sens seraient sollicités dans le bazar d’une maison abandonnée. Une cave, des peurs d’enfants, des scènes de crime, et dans ce monde de la folie, un commissaire déjanté qui enquête et un procès où les jurés sont les propres victimes du prétendu coupable. Un roman riche, complexe, admirablement bien écrit dont on ressort plutôt étourdi…