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Photo du rédacteurmurielmartinellaauteur

Et si je me présentais ?


J’ai eu la chance, toute ma vie, de pouvoir m’adonner à ce que j’aimais faire tout en élevant mes enfants. J’habitais alors en Haute-Savoie. Peintre sur soie d’abord. Pendant une dizaine d’années, sitôt mes enfants à l’école, je créais des tableaux à l’aérographe représentant des scènes de montagne vendus en dépôt-vente dans les magasins d’artisanat d’art des stations de ski. Quelquefois notre dimanche se passait en expositions au sein de petits villages de montagne. Enfants et mari mettaient la main à la pâte pour vendre mes productions. Nous y avons fait de belles rencontres et c’était intéressant de voir ce qui pouvait sortir des mains et du cœur des autres artisans d’art. Nous avons ainsi fait des échanges de nos œuvres et encore aujourd’hui, lorsque je tombe sur des objets troqués, comme ces clowns en terre cuite en boite à musique qui ne m’ont jamais quittée, j’ai un petit serrement au cœur en pensant à ce retour en arrière.


Puis j’ai eu ma période « journaliste ». Je suis entrée par la petite porte au Dauphiné libéré en tant que correspondante de presse. On m’a confiée, au début, le soin de couvrir des reportages aussi passionnants que la réfection de la voirie ou le ramassage des ordures ménagères. Puis, on m’a confié la section politique pour laquelle je ne m’y connaissais mais alors, rien du tout, les vœux du maire, mais aussi les périodes électorales toutes aussi excitantes.

Je suis passée aussi par la case « assemblées générales » des associations. Au secours ! Au début, je restais sagement jusqu’au bout en prenant des notes. Je me suis vite rendue compte que d’y aller les 5 dernières minutes le temps de prendre une photo et de demander un compte rendu le lendemain allait faire l’affaire.

C’était une grande agence, nous étions 12 correspondants chacun à des postes précis.

Mon assiduité m’a fait grimper les échelons. Rapidement on m’a confié la Culture et là, c’était l’Eldorado. Nous habitions une ville qui « bougeait » beaucoup culturellement. Nous recevions de nombreux artistes très connus du théâtre ou de la variété française. Mon plaisir était d’assister aux concerts, aux spectacles puis d’aller les retrouver après la scène pour une interview. J’ai ainsi rencontré Renaud, Marie Laforêt, Juliette Gréco, Philippe Noiret, Eli Kakou… et tant d’autres, certains me recevaient avec sympathie, d’autres avec ennui (Noiret pas sympa, Kakou un amour —j’ai partagé tomme et saucisson avec lui—).

Notre rédac’chef était un homme rigoureux, passionné de son métier. Il m’a beaucoup appris, notamment à écrire concis, à dire beaucoup en peu de mots.

C’est là que j’ai commencé à écrire.

Depuis mes 8 ans (date de mon premier roman relié avec des rubans) j’écrivaillais. Mais là, à cette période, je m’y suis mise sérieusement, des nouvelles, des histoires pour enfants.

Je suis restée 10 ans au Dauphiné Libéré. A la fin, je remplaçais le rédacteur en chef certains week-end. A moi de « faire les chiens écrasés », de composer les bandeaux ou les brèves de la page du jour, de sabrer les copies des autres correspondants. J’ai appris sur le tas.

Les dernières années, une carte de journaliste agitée en point de mire comme la carotte pour l’âne me faisait avancer. En même temps, j’étais pigiste pour d’autres journaux (l’Equipe, Paris Match, La vie des animaux, des magasins féminins genre Biba J’ai écrit des nouvelles (guimauve) pour le magazine Nous Deux, job purement alimentaire. Lorsque j’ai réalisé que je n’aurai jamais cette maudite carte de presse alors que je faisais le boulot de journaliste depuis 10 ans, je m’en suis extraite.

Nous avions acheté un chalet en montagne.

Et il y a eu cette décennie de peinture sur bois/écriture/élevage de bouviers bernois. Les trois activités me plaisaient, se complétaient.

Je peignais sur de grandes planches en bois des scènes d’alpage qu’on appelle des poyas (photo). Cela se vendait très bien auprès de nos voisins suisses pour orner leur dessus de porte de chalet ou de ferme.

Je me suis régalée avec mes portées de boubous.

Et puis, j’écrivais, j’écrivais, envoyais aux éditeurs… Et rien ne venait.

Jusqu’à ce qu’en 2007, enfin… !


En 2007 est paru mon premier recueil de nouvelles aux éditions Après la Lune.

En 2016, nous avons quitté la Haute-Savoie pour l’Ardèche pour y ouvrir des gîtes.

En 2018, est paru mon livre « Au-Delà de David », sur lequel je reviendrai dans un autre post.

En 2022, mon recueil de nouvelles « Hôpital, Bruits de couloir » est paru chez Grrr’Art Editions.

Que me réserveront les années futures ? j’ai deux romans aboutis en recherche d’éditeurs, deux en préparation…













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