Ecrire un livre est une chose, lui trouver une nounou ou un papa en est une autre. La recherche d’éditeurs, un parcours de combattants !
Selon sa notoriété, un éditeur reçoit entre cent et dix mille manuscrits par an. Il ne publiera généralement qu’un à deux pour cent de ces textes.
Et comme tous les auteurs, je suis maman d’un magnifique bébé…
Pour mon roman « l’appel des launeddas », j’en ai bavé des ronds de chapeaux avec mes lettres de refus plus ou moins accompagnées de petits commentaires argumentés écrits à la main, ce qui est à prendre comme des encouragements.
Mon manuscrit se trouve en ce moment en lecture dans différents comités de lecture, des maisons les plus prestigieuses (Albin Michel qui m’a répondu plusieurs fois et où je m’entête à persévérer à défaut de percer…, JC Lattes…) aux petites ou moyennes maisons d’édition peu ou pas connues.
Ne croyez pas qu’il soit plus facile d’être retenu dans une petite maison d’édition. Ils publient peu, les manuscrits sont d’autant plus triés sur le volet. Les petits éditeurs disposent certes de moyens logistiques et financiers inférieurs aux grosses maisons d'édition. Mais de toute façon, les grands moyens espérés ne seraient pas déployés pour la petite auteure que je suis. Je ne m’appelle pas Levy et n’espère pas voir mon livre en tête de gondole.
J’essaie de cibler les éditeurs qui publient le genre dans lequel j’écris. Je traque la fameuse ligne éditoriale afin de ne pas tomber dans ses ornières.
J’ai essayé également d'adresser mon manuscrit à une personne précise plutôt qu'au comité de lecture auquel nous renvoie la maison d'édition. Sans plus de succès.
Je leur ai adressé des lettres d’accompagnement les plus brèves, les plus sobres possible (sachant que les pavés sont rédhibitoires) et leur ai fourni un résumé rapide du livre. J’ai soigné l’orthographe aidé par des correcteurs professionnels.
Je me suis armée de patience. En vain.
Je me suis toujours interdite d'appeler l'éditeur ou de le relancer quelques jours après l'envoi de mon manuscrit. Ils n’aiment pas !
Je suis ouverte à toute critique constructive et me dit prête à retravailler mon texte si un éditeur me le demandait.
Selon Bernard Werber, pour réussir, il suffirait de réunir deux des trois conditions suivantes : le talent, le travail et la chance. Songeant que je ne pourrais compter sur le talent, j'ai misé sur ce qui était à ma portée, le travail – j'ai travaillé, beaucoup – et la chance, du moins j'ai essayé de la provoquer, d'aller à sa rencontre. Elle se fait désirer pour mon dernier roman depuis l’an dernier où j’ai eu le bonheur de voir « Au-delà de David » enfin sur les rayons des libraires.
Alors vous me direz, on écrit pour soi, pas pour les autres ! je pense que ce sont les personnes qui n’écrivent pas qui s’expriment ainsi. Un auteur aspire à être lu, quoiqu’il s’en défende. Par contre, je n’écris pas pour qu’on m’aime, j’écrire pour répondre à un besoin, je suis mes instincts. Ecrire, c’est un rendez-vous entre soi et soi.
Allez ! En attendant de décrocher le Saint-Graal, je pose le revolver que je tiens à la main et me remets au boulot !
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