-AUTEUR-
MURIEL MARTINELLA
43 BRUITS DE COULOIR À RIRE OU À PLEURER !
"C’est drôle, émouvant, quelquefois triste, parfois cynique, mais incroyablement réaliste et vivant".
"Irrésistible !"
"Un récit à voix multiples et entrecroisées qui constitue un puzzle et dont le lecteur trouve peu à peu le sens".
"Un livre que tous les soignants devraient lire, et que tous les soignés devraient avoir dans leur valisette entre deux pyjamas "
"Moments de détente assurés".
"Une vision de l'hôpital pleine d'humour, qui permet de dédramatiser des situations".
"On passe par toutes les émotions !"
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EXTRAIT
39. Poupées sacrificielles
Un jour, je serai docteur, se dit Line qui enfonce lentement une épingle à nourrice dans le caoutchouc souple du bras de sa poupée. Cela l’agace à chaque fois qu’après la résistance de la pellicule de plastique, l’aiguille semble être aspirée par le vide. Elle aimerait que ses poupées aient les bras pleins. Après tout, les piqûres, elle, les ressent jusqu’au bout.
Elle cerne le petit trou laissé par l’épingle d’un halo de feutre rouge et le tamponne avec la compresse oubliée dans le haricot qui traîne sur son chevet. Elle a retenu ce mot, haricot, le seul, en ces lieux qu’elle trouve rigolo.
La majeure partie de ses poupées, depuis ses poupons aux coussins de chair rose jusqu’à ses poupées mannequins aux jambes raides et filiformes, toutes sont stigmatisées de la sorte.
Sur sa table de chevet, entre une canette de Coca flanquée d’une paille multicolore et son ordinateur de poche, cinq poupées, vierges sacrificielles aux yeux de verre, attendent leur tour.
Celles qui ont reçu le vaccin s’empilent en un gloubi-boulga de membres raides dans la panse renflée d’un fauteuil de skaï lie-de- vin.
Toutes les têtes, sans exception, sont chauves.
Il n’a pas été facile de raser au plus près les petits crânes caoutchoutés, sans tondeuses, ni rasoirs. Il a fallu appuyer fort et repasser plusieurs fois les ciseaux à bout rond sur le plastique glissant. Comme animés d’une vie propre, les instruments rageurs ont tondu, tondu, tondu au plus ras qu’ils le pouvaient. La pointe de sa langue dardée hors de sa bouche, l’enfant y a mis tout son cœur, toute son énergie. Sans pitié, sans ménagement dans un état de jubilation intense, elle a dépouillé les petites têtes de leurs attributs chevelus. Même Claire, poupée à la parure de sirène, dont Line tirait des nattes épaisses comme son poignet, a subi le même traitement. Le même châtiment.
Chaque tonte a rendu Line un peu plus désappointée. Les cuirs nus, pas tout à fait nus puisque picotés de nylon planté dru, évoquaient à présent des bogues de châtaignes. Si seulement elle avait pu les rendre lisses, s’avouait-elle, les doigts chatouillés par la courte brosse, si elle avait pu les rendre lisses comme des savons.
Lorsque les infirmières apparaissent dans la chambre, un haut-le- corps les saisit à la vue de ces petits spectres meurtris d’encre rouge aux crânes glabres et aux yeux vitreux d’animaux de forêt fauchés en plein élan au bord des routes.
Pour l’heure, Line ne sait que faire de ces cheveux d’ange, de cette paille multicolore qui jonche ses draps, s’infiltre dans les mailles de sa couverture, vole en fils dorés à travers la pièce.
Comme quotidiennement en fin d’après-midi, sa mère fait son apparition à la porte de sa chambre. Ce jour-là, ses bras sont encombrés d’une maison de poupée en carton et son sourire est resplendissant.
Il se coupe net à la vue de cette étrange parure de lit, cette couverture bariolée de cheveux synthétiques où les teintes des plus foncées aux plus claires s’amoncèlent. Il lui faut quelques secondes avant de comprendre le carnage capillaire qui vient de se produire alors que les petits ciseaux à bout ronds reposent sagement sur le chevet. Sidérée, elle rencontre le visage lunaire de sa fille, plus hermétique qu’un clam.
Elle venait lui annoncer que le traitement était terminé, qu’elle était guérie et que ses cheveux allaient enfin repousser, encore plus beaux et plus drus qu’auparavant.
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Éditeur : JMG (12 juillet 2021)
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Langue : Français
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Broché : 326 pages
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ISBN-10 : 2357841494
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ISBN-13 : 978-2357841499
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Poids de l'article : 430 g
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Dimensions : 15.4 x 2.1 x 21.9 cm
Ceci est une histoire vraie.
J'étais une journaliste à l'esprit pragmatique lorsque j'ai perdu de façon brutale mon jeune frère âgé de trente-cinq ans.
Tandis que le monde s'écroulait, je me suis raccrochée à une annonce : Ina, jeune médium, de façon gracieuse, proposait son aide...
Partagée entre le scepticisme et l'envie d'y croire, je me suis trouvée propulsée dans un monde inconnu, métaphysique, mais fascinant, peuplé de plans astraux, d'êtres de lumière, d'anges ou justiciers, de revenants ou défunts coopérateurs, de signadora ou mazzera en contact avec l'invisible...
Cependant, je ne suis pas entrée, tel l'aveugle dans un mur, dans cette irrationalité.
Chacune des expérimentations avec l'au-delà, rapportées par Ina, chacune de ses paroles prononcées, a fait l'objet d'une analyse critique alors que mon cartésianisme vacillait et que, un à un, se renversaient comme un jeu de quilles tous mes garde-fous.
Pendant six mois, une idée de livre en tête, nous avons correspondu Ina et moi, par le biais du téléphone ou de l'informatique avant de nous rencontrer véritablement en Corse, là où elle résidait.
J'ai enfin pu fouler les lieux, théâtre de la vie spirituelle haute en couleur de ma nouvelle amie, sur lesquels j'écrivais depuis un semestre.
Alors que le livre était sur le point d'être terminé, une entité, appelée Santa Guilia, avec laquelle Ina entretient depuis toujours des liens d'amitié et qui, depuis l'au-delà, orchestre les fils dorés de cette expérience, a remis la rédaction de ce livre en question. Il faudra bien des années avant qu'il ne tombe entre vos mains...
Conduit avec humour et légèreté, ce récit tiré d'une histoire vécue est un parcours initiatique sur les chemins de la spiritualité. Une véritable enquête sur “l’après” qui s'adresse aux athées comme aux convaincus, un livre positif au caractère intime et sensible. La mort, ici, est rapportée de façon lumineuse. Nos chers disparus laissent trop souvent une place incommensurablement vide, vide de cette absence mais également vide de sens... Cela suscite en soi des interrogations, on cherche des réponses... A la douleur d'un frère parti trop tôt, s'ajoute le sentiment de culpabilité face à un geste irréparable. Avec Ina et à travers elle, Miel explorera et avancera sur le chemin de sa spiritualité. Mort, vie étant liées dans le même effluve, la même synergie...Un récit pur, troublant, universel qui pourrait aider beaucoup d'entre nous à répondre à la si douloureuse question : comment survivre aux êtres qui nous sont chers ?
"Comme La vie après la vie du Dr Murphy ou La source noire de Patrice van Eersel, ou les ouvrages de Castaneda qui ont marqué ma génération, Au-delà de David est un livre-référence qui fera date et deviendra un classique."
(Gaëlle Kermen, ancienne critique littéraire à France-culture et à la revue Esprit)
"C'est un livre remarquable et positif que nous propose Muriel Martinella. On parle de la mort mais de façon lumineuse. Nos chers disparus laissent trop souvent une place incommensurablement vide, de cette absence mais également vide de sens... Cela suscite évidemment des interrogations en nous, on cherche des réponses... L'écriture est lucide, amusante et amusée. Mort, vie sont liées dans le même effluve, la même synergie..."
(Sophie Songe, chroniqueuse littéraire)