C’est un livre bien agréable à lire que je viens de terminer et qui ne mange pas de pain. Rien de désagréable ne va vous arriver pendant sa lecture qui ne demande aucun effort, vos cheveux ne vont pas se dresser sur votre tête, vos paumes de mains ne vont pas devenir moites, aucune terreur nocturne à redouter le livre refermé, bref, vous ne prendrez pas de gros risques à lire ce roman, si ce n’est celui de ne pas vouloir le lâcher avant de l’avoir terminé. Car, mine de rien, il se laisse lire et vous entortille dans ses filets du début à la fin. Par quel procédé réussit-il cette prouesse alors que cette histoire ne bénéficie pas de multiples rebondissements ?
Par la plume déjà, grinçante d’humour. Par ses personnages plus vrais que natures, fragiles, vulnérables (humains, quoi !) dans lesquels on ne peut que se reconnaître.
Par la construction originale du récit : Caroline Weil, l’auteure, se met alternativement dans la peau d’un homme et d’une femme pour raconter leur quête de partenaire amoureux sur un site de rencontre et la relation qui s’en suivra. On va vite s’apercevoir que ce qui fait la différence entre les deux genres est la façon d’aborder une relation.
Jules et Julie se relève chacun de leur côté d’une séparation éprouvante qui les a amenés à consulter un psy. Chaque semaine, ils se livrent à lui de façon intime, racontent leurs doutes, leur peur face à un nouvel engagement.
C’est l’éclairage apporté par leur psy respectif qui les aidera à décrypter les rouages de cette relation qui s’ébauche. Il est amusant de constater combien un même évènement vécu peut être rapporté différemment selon le point de vue de chacun, comment on a tendance quelquefois à se faire des films en s’imaginant ceci ou cela sur l’autre tout en étant à côté de la plaque.
Avec l’impression d’être entré en thérapie, un roman apaisant qui fait du bien et qui mérite qu’on s’y arrête.
Extrait : Vivre, c’est prendre des risques : celui de se tromper, de souffrir, d’être heureux. Rien n’est garanti. Mais si on n’essaie pas, autant se coucher tout de suite dans un cercueil avec une coupe de champagne. Si vous ne risquez rien, il ne vous arrivera rien. C’est vrai. Qu’est-ce qu’une vie où il n’arriverait rien ?
Quatrième de couverture : Jules et Julie, histoire double, édité chez Anne Carrière
Jules, 42 ans, et Julie, 39 ans, font connaissance sur un site de rencontre. Premier dîner, première nuit, premier week-end, première dispute... Mais lors d’une nouvelle rencontre amoureuse, le moindre événement n’a pas les mêmes enjeux ni la même résonance selon qu’on est un homme ou une femme.
Au lecteur de se retrouver dans les hésitations, les errements ou les enthousiasmes de ces deux personnages, car si chaque rencontre est singulière, une histoire d’amour nous confronte toujours aux mêmes questions.
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