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  • Photo du rédacteurmurielmartinellaauteur

« La Nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles » de Joyce Carol Oates 

Un titre à rallonge, un livre à rallonge, mais ma chronique sera modeste.

Je ne suis jamais déçue par un roman de Joyce Carol Oates. Je sais qu’avec elle, je vais passer un long et bon moment. Son dernier roman fait 700 pages, pas une de trop !

Ce que j’aime avec cette auteure est son écriture. Pourtant, normalement, j’aime les écritures concises qui vont droit au but et qui qui en disent long en peu de mots. Ce n’est pas le cas de Joyce Carol Oates. Son écriture semble dotée d’une tête chercheuse, elle fouille, fouine dans le crâne de ses protagonistes jusqu’à nous livrer en italique la moindre de leurs pensées, sonde la noirceur de leurs âmes pour notre plus grand plaisir.

Ainsi, nous nous attachons rapidement à ses personnages qui n’ont plus rien à cacher de leur vie de couple, de leus ambitions, de leurs regrets et de leurs secrets...


Ici, une famille de cinq enfants. De grands enfants, tous mariés et hors du nid.

Leurs parents, encore très amoureux, vivent des moments heureux nantis de leurs petites habitudes de vieux couple. Mais voici que le mari tant adoré se fait assassiner. Je ne vous dévoile pas en quelles circonstance, mais sachez que dans l’univers américain de Oates, les meurtres ont toujours pour fond le racisme entre les noirs et les blancs, ses violences et ses dissensions.

Jessalyn, la mère, se retrouve donc veuve et en enfer.

En enfer, car comment survivre sans l’être qui a partagé votre oreiller et votre quotidien pendant des décennies ? Sans celui sur lequel on s’est reposé alors qu’on vivait dans son ombre ?

Ses enfants, attentionnés et aimants, tentent par tous les moyens de la sortir du marasme dans lequel elle s’englue peu à peu. Elle, voudrait qu’on lui fiche la paix et qu’on la laisse seule, chez elle, parmi ses tendres souvenirs et à l’affût de la voix de son époux qui résonne encore entre les murs et se loge désormais entre les deux hémisphères de son cerveau.


C’est la détresse de cette famille qui implose, la perte de l’être aimé que chacun vit à sa manière, chacun avec sa force et sa résilience, qui est déroulée dans ce livre avec une grande justesse.

Jusqu’au jour, où, et bizarrement très peu de temps après, le bonheur semble à nouveau frapper le cœur de cette femme à la faveur d’une rencontre qui va bouleverser sa vie.

Mais ses enfants sont-ils prêts à accueillir ce nouveau bonheur dans la vie de leur mère ?


La magie opère, c’est magistral, une fois encore. Mais bon sang, quand donc obtiendra-t-elle le Nobel ?









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