Je viens de fermer ce livre… déçue ! pas seulement par sa fin insipide, mais par l’ensemble du roman qui me semblait pourtant prometteur par son sujet : la folie à la Salpêtrière au 19ème siècle. Thème déjà traité, soit ! (« La salle de bal » de Anna Hope, quelle force, ce roman ! ou « Captive » par la prodigieuse Margaret Atwood).
Vu le tapage qu’en ont fait les médias ou la pub des éditions Albin Michel, je m’attendais pour « Le bal des folles » à quelque chose de similaire, une écriture brillante et subtile, une intrigue travaillée… Rien de tout cela. La psychologie des personnages n’est pas assez fouillée, on reste en surface, tout le temps. Bref ! Je me suis ennuyée.
D’après Victoria Mas, il ne se passait pas grand-chose à la Salpêtrière. Tout est édulcoré, même les soins ! M’enfin, à l’époque, chacun sait que les asiles n’étaient pas célèbres pour leur bal de la mi-carême ! On n’y faisait pas que du tricot, que diable ! (activité récurrente du roman) On avait la main leste pour trépaner, électrocuter, plonger les corps dans des bains glacés ou les maintenir des heures durant dans des camisoles de force à la moindre transgression. Ici, rien de tout cela. On tricote pour la galerie. On se déguise pour le bal. Seul est rapporté comme ultime sévice, le petit coton gorgé de chloroforme pressé sur le nez pour les cas les plus agités ou deux doigts appuyés sur les ovaires. Brrr ! cela va me tourmenter cette nuit.
D’autant plus que l’écriture est simple, appliquée, sans surprise, sans style. Les amateurs la jugeront du mot à la mode « fluide ». Depuis quand la fluidité est un gage de bonne littérature ? On guette en vain, un vent fantasque qui viendra souffler son petit grain de folie. Cette folie trop sagement décrite.
Oui. Très étonnant ce succès… Mais c’est un premier roman, une « toute toute première fois», ah, elle était facile, celle-là, je vous l’accorde.
Certains verront dans cette critique négative ma petite vengeance envers les éditions Albin Michel qui viennent de me refuser mon manuscrit… Ils se trompent allégrement !
Quoique.
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