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Photo du rédacteurmurielmartinellaauteur

LES LARMES NOIRES SUR LA TERRE de Sandrine Collette.

Alors qu’aujourd’hui même sort en librairies son nouveau roman « On était des loups » j’ai lu «Les larmes noires sur la terre» de Sandrine Collette et une fois de plus, j’ai été éblouie par son talent de conteuse.

Il parait que le genre de ses livres est inclassable, le plus noir de la littérature blanche, dit-on. C’est sombre, cruel, d’une brutalité terrible. Trop, diront certains optimistes. Mais la vie est là avec son lot de malheurs lesquels, réunis dans un même roman, peuvent paraître de la chair à pathos.

Et pourtant ! Elle n’a rien inventé, Collette. Chacun des destins rapportés dans ce livre est celui de personnes réelles que l’auteure a personnellement connues et qu’elle a transposé ici dans une sorte d’hommage avec toute la distance que le roman implique.

Dans son récit, Sandrine Collette est un lanceur d’alertes, visionnaire de ce qui peut nous attendre dans les années futures si le monde où l’on vit continue à se dégrader.


Elles sont six femmes au destin épouvantablement difficile, échouées dans un centre d’accueil et qui se battent pour survivre. Des femmes ordinaires, comme vous et moi dont on s’aperçoit qu’il a suffi d’un rien pour que tout bascule un jour et qu’elles se retrouvent dans la rue, sans travail et sans domicile avant d’être ramassées tels des chiens errants à la fourrière et placées en foyer d’hébergement.

Et c’est ici que le côté anticipatif du roman intervient. Le centre social imaginé par Sandrine Collette fait froid dans le dos, car pas si improbable que ça dans un avenir à la Mad Max plus ou moins lointain. Une sorte de bidonville où les épaves de voitures sont recyclées en logements de fortune, où des gardes font des rondes pour que nul ne puisse s’échapper sans avoir payé la dîme impossible à gagner en cet endroit, et où existent les règles formelles et informelles de cet univers qui finalement n’a de loi que celle du plus fort.

Ce roman sublime la solidarité, la générosité, l’amitié entre femmes, leur force là où l’on ne les attend pas.

Que vont-elles pouvoir faire ensembles, ces femmes, pour redresser leur situation ?


Un roman magnifique, à la plume puissante, dans la lignée de ses autres livres. J’ai aimé que l’auteur creuse ses personnages, les situations, puise dans les émotions jusqu’à la lie.

A la fois noir et lumineux, c’est pour cela que je vous dis avoir été éblouie…


RÉSUMÉ : Il a suffi d'une fois. Une seule mauvaise décision, partir suivre un homme à Paris. Moe n'avait que vingt ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l'accroche à la vie, elle est amenée de force dans un centre d'accueil pour déshérités, surnommé "la Casse". La Casse, c'est une ville de miséreux logés dans des carcasses de voitures brisées et posées sur cales, dans des rues entières bordées d'automobiles embouties. Chaque épave est attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures et voilà leur logement, à elle et au petit. Un désespoir. Et puis, au milieu de l'effondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq femmes s'épaulent pour affronter ensemble la noirceur du quartier. Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là, Ada, la vieille, puissante parce qu'elle sait les secrets des herbes, Jaja la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui veut quand même être jolie et danser. Leur force, c'est la cohésion, leur entraide, leur lucidité. Si une seule y croit encore, alors il leur reste à toutes une chance de s'en sortir. Mais à quel prix ?











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