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  • Photo du rédacteurmurielmartinellaauteur

Vanda de Marion Brunet

Je viens de tomber de mon canapé en découvrant un auteur. Non, désolée, je ne pratique pas l’écriture inclusive, cet auteur est une femme. Un grand auteur que cette Marion Brunet.

Je viens de finir « Vanda », un roman noir plutôt qu’un polar, édité chez Albin Michel.

Oh, comme j’ai apprécié son écriture, comme je me suis laissée entraîner par l’histoire. Ô combien, j’ai détesté et adoré simultanément l’héroïne !

Vanda lutte pour survivre avec son petit garçon qu’elle aime d’un amour puissant et fusionnel dans un cabana sur la plage.

La vie l’a forgée, c’est une battante, et la hargne coule dans ses veines. C’est une louve toutes griffes dehors qui se bat à la fois pour sa liberté et son petit dont elle renifle sans cesse l’odeur pour se rassurer. Son « petit Bulot » qu’elle manie sans douceur pour lui apprendre la rudesse de la vie.

Elle a ses coups de sang, Vanda, mais ses coups de faiblesse aussi, et le cou tendre de son fils, dans lequel son nez chavire, est son refuge pour oublier la tragédie de sa vie.

Et dans ce combat pour survivre alors que les éléments semblent se liguer contre elle, survient le père, Christian qui, jusqu’ici, a été tenu à l’écart de cette paternité qui date de six ans. Six ans, c’est rattrapable si on met les bouchées doubles. Ce ne sera pas de l’avis de Vanda qui, ayant élevé son fils jusqu’ici, l’entend le garder pour elle seule…

Un roman magnifique, un cri, une langue abrupte, un style magistral qui est pour moi une leçon d’écriture sans fioritures, le genre style qui me fait dire « J’aurais aimé écrire ça si j’en avais eu le talent ». C`est agaçant, et à la fois complètement excitant, motivant.

Un style qui coule de source, de quelque chose qui nous dépasse et qui vogue autour de nous. Je sais que c’est le plus difficile, faire croire aux lecteurs que le livre s’est écrit tout seul alors que chaque mot, puissant, juste, est le véritable reflet de sa pensée. Du noir, du lourd, du puissant. Et à la fois, de la finesse pour dénoncer beaucoup de choses « sans y toucher », en passant par cette histoire humaine pour laquelle il est difficile de ne pas succomber.

De la belle ouvrage !


Résumé :

Personne ne connaît vraiment Vanda, cette fille un peu paumée qui vit seule avec son fils Noé dans un cabanon au bord de l'eau, en marge de la ville. Une dizaine d'année plus tôt elle se rêvait artiste, mais elle est devenue femme de ménage en hôpital psychiatrique. Entre Vanda et son gamin de six ans, qu'elle protège comme une louve, couve un amour fou qui exclut tout compromis. Alors quand Simon, le père de l'enfant, fait soudain irruption dans leur vie après sept ans d'absence, l'univers instable que Vanda s'est construit vacille. Et la rage qu'elle retient menace d'exploser. Grand Prix de Littérature policière pour L'été circulaire, Marion Brunet déploie tout son talent dans cette magnifique tragédie contemporaine qui mêle la violence sociale à la grâce d'une écriture sensible et poétique. Un poignant portrait de femme et de mère où l'intime rencontre la brutalité de notre société.


Marion Brunet écrit de la fiction « prise dans la réalité », elle nourrit ses livres de ses vécus et parle de roman noir plutôt que de polars : « j'ai envie que les genres soient mélangés ». Aucun personnage ne sera « tout blanc ou tout noir » parce que personne n'est « le mal ni la justice incarnée »








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