Amélie m’a répondu !

Le jour même où j’ai posté dans ce blog ma chronique sur « Tant Mieux », son dernier livre, je recevais dans ma boîte à lettres une bien belle surprise…

Amélie m’a répondu !

Amélie Nothomb à laquelle j’avais envoyé mon petit livre ainsi qu’une lettre de six pages manuscrites.

Pourquoi ? Dans quel but lui avais-je écrit ?

D’abord parce que je suis une grande admiratrice de son œuvre et de sa personnalité ( très controversée, j’en conviens ). Elle agace autant qu’elle serait adulée. Je fais partie de la deuxième catégorie.

Parce que je me promettais depuis trente ans de lui écrire et que je l’ai fait en pensée d’innombrables fois la nuit, sans oser coucher mes mots sur papier au matin.

En raison de notre attraction commune pour l’univers singulier de Mylène Farmer ( qui ; comme elle, possède aussi ses détracteurs ) et avec laquelle, elle partagerait « les mêmes valeurs » ( d’où l’envoi de l’Ange Roux ).

En raison de notre passion commune pour certains auteurs ( Joyce Carol Oates, Virginie Woolf, pour ne citer qu’elles ).

Mais surtout sur des points beaucoup plus personnels qui concernent nos parents respectifs et leur fin de vie. Son dernier livre « Tant mieux » a provoqué une certaine résonnance en moi, je n’ai plus hésité à lui envoyer le mien accompagné d’une longue lettre.

Au début, je m’étais contentée d’écrire sur mon ordinateur, ce qui n’occupait qu’une double page. Mon courrier fin prêt, en attente d’être posté sur mon meuble d’entrée, j’ai lu sur internet que la dame ne répondait qu’aux lettres manuscrites.

J’ai donc décacheté l’enveloppe, pris ma plus belle plume pour me mettre à l’ouvrage, contrainte à de fréquents arrêts, enroulant et déroulant mon poignet pour le détendre, décrispant mes doigts, changeant de stylo-feutre arrivé en fin de course. Une rature, et voilà que je recommençais tout depuis le début pour offrir une page irréprochable.

Un roman de six pages est né.

Il n’a pas fallu plus de quinze jours pour que la dame ex-chapeautée me réponde alors qu’il est dit qu’il lui faut habituellement entre trois et six mois.

Une longue et magnifique lettre à l’encre bleue.

Une écriture de médecin que j’ai réussi sans peine à déchiffrer.

Une double page accompagnée d’une lettre tapuscrite. Cette troisième page m’a touchée, il s’agissait de la lettre toute simple, écrite avec le cœur et lue sur le cercueil de son père. Bien entendu, elle restera secrète.

Et elle a lu mon livre.

Et l’a aimé.

Cela, je le partage. C’est très prétentieux, je sais. Mais ça fait tellement plaisir.

Comment garder ça pour soi ?